Voilà l’intitulé d’une loi qui risque de donner de la fièvre à beaucoup de vignerons... Dans le cadre du projet de loi présenté par Roselyne Bachelot, qui a trait surtout à l’organisation du système de santé, figurent des dispositions qui donneraient un nouveau cadre à la loi Evin.
• Interdiction de la vente d’alcool aux mineurs (16 ans actuellement)
Ca ne résoudra pas tous les problèmes, et on trouvera toujours le moyen de s’en procurer. Mais je pense que ça ne peut que limiter les conduites à risque, et ce n’est pas la disposition qui risque de faire le plus débat...
• Limitation de la publicité sur Internet
La publicité pour le vin sur Internet est un vaste débat qui mériterait en soi un article. Actuellement il y a un flou juridique sur le statut d’Internet, qui « n’existait pas » au moment de la loi Evin. Cette interview du Figaro résume plus précisément les intentions de Roselyne Bachelot à ce sujet.
• Interdiction de vendre du vin dans les « débits à emporter » et stations services
Le vin est sans doute moins concerné que la bière, les alcopops ou les alcools forts en ce qui concerne les « débits à emporter » ou les stations services. Même si comme le dit ce responsable Champenois cité dans l’Union : « Ce n'est pas parce qu'un touriste va acheter une bouteille de champagne ou de bourgogne pour la ramener en souvenir ou en cadeau chez lui qu'il va la boire de suite ».
• Augmentation des taxes sur le vin, plus précisément indexation des droits de circulation sur l’inflation
Actuellement ces droits de circulation sont fixés à 3,40 EUR/hl pour les vins tranquilles et 8,40EUR/hl pour les vins mousseux. Cette taxe servait à l’origine à établir des statistiques pour éviter les fraudes.
Le danger relevé par beaucoup de professionnels est de voir diminuer encore un peu la compétitivité des producteurs français face à leurs voisins Italiens, Espagnols, Allemands ou Portugais, qui appliquent déjà le taux zéro...
Mais la disposition qui a le plus retenu mon attention par son absurdité, c’est l’interdiction des dégustations gratuites dans les foires, salons, voire les caveaux !
Dans les pays du Nouveau Monde, on réclame souvent une petite participation forfaitaire dans les caveaux de dégustation, qui donne le droit de goûter 5-6 vins. Cela démystifie la démarche et décomplexe les visiteurs qui n’achètent plus par «obligation», et cela permet au producteur de sélectionner les clients vraiment intéressés. Mais la démarche est avant tout commerciale et économique, à l’initiative du producteur, elle n’est pas faite pour limiter la consommation d’alcool !
Et puis imaginez une foire au vin où il faudrait payer chaque exposant ! Les salons professionnels encouragent de toute façon une consommation responsable, j’ai souvent vu des alcootests à la sortie, et ils se trouvent souvent en ville où les solutions alternatives de transport sont nombreuses. Les visiteurs viennent généralement à plusieurs, avec un conducteur désigné d’avance.
Pour le coup ce serait un vrai frein à l’achat de vin, et il faut espérer que cette disposition ne soit pas retenue dans la version finale!
Quelles sont les dispositions qui ont retenu votre attention?
Commentaires